Louise Gauthier

Bio

Louise Gauthier, Ph.D., est spécialiste en édition (arts et culture) et chercheure en recherche-création. Elle s’intéresse aux aspects méthodologiques de la pratique artistique, particulièrement à l’auto-ethnographie visuelle comme méthode de recherche. Elle a suivi le programme court en étude de la pratique artistique à l’Université du Québec à Rimouski et agit à titre de collaboratrice aux Ateliers de l’œuvrement.

Démarche

Je m’intéresse à la construction et la conciliation du soi individuel et collectif. Animée par un désir de comprendre ce qui nous relie les uns aux autres, en quête d’une compréhension d’une condition humaine commune à tous, je porte mon attention sur les déambulations du corps dans l’espace-temps, les trajectoires physiques de la mémoire, et la matérialisation du soi dans et par le lieu.

Mon travail en édition exige de moi une présence attentive aux images et aux mots. Et depuis quelque temps, tout se passe comme si mon travail en édition se greffait à ma recherche, particulièrement à celle que je nomme l’«archéologie du soi». Voyages réels ou imaginaires en sol connu ou en terre lointaine; collecte et inventaire d’objets, de notes et de griffonnages de toutes sortes; délibérations sur les origines de la nature humaine; explorations des mécanismes de la pensée créative – voilà les assises de cette quête qui me façonne.

Mon travail en édition exige de moi une présence attentive aux images et aux mots.

Ma porte d’entrée vers cette archéologie du soi est l’auto-ethnographie visuelle, méthode de recherche micro-analytique orientée sur le soi (d’où l’«auto-») dans son environnement immédiat (d’où l’«ethno») et qui prend forme dans la «graphie» textuelle et visuelle. Tout en reconnaissant que le soi et son environnement plus ou moins immédiat sont invariablement modulés par toutes sortes de considérations sociohistoriques et culturelles, les réalités transhistoriques de l’expérience humaine sont devenues, au fil des ans, et dans un certain enchaînement logique, mon champ d’intérêt principal. Dans la lignée de la sociologie et l’anthropologie visuelles, je partage les résultats de ma recherche sous forme de documents visuels commentés.

Pour faire suite au projet Cabinet de curiosités. Une archéologie du soi (2017), aboutissement d’une recherche de plus de vingt ans, je poursuis ma réflexion par le biais de deux projets connexes : Coffret de curiosités, une histoire illustrée de quarante-sept capsules à partir d’autant d’«images à réflexion» qui constituent le «noyau» du Cabinet; et Correspondances intimes, un inventaire descriptif de L’Épistolaire, un readymade (2019) qui, lui, fait suite à Hommage au mlouk (2003/2018), une série charnière longtemps restée en dormance sur les origines fictives ou réelles de l’esprit.

Légendes

Ligne 1 (de gauche à droite):

Les Rouges, 2003/2018. De la série Hommage aux mlouk. Crayon de couleur rehaussé à l’encre métallique sur photocopie d’un détail de carte géographique photocopié en double, monté en symétrie inversée. 32 x 8,8 cm

Bibliographie sélective (détail), Juin 2020. Document numérique. Empilement, à partir du dessous: The Art of the Boat: Photographs from the Rosenfeld Collection. Mystic, Connecticut: Mystic Seaport, 2005; journal personnel, 2020; Captain Joshua Slocum. Sailing Alone around the World [1900]. Préface de William Gilkerson, illustrations de Thomas Fogarty et George Varian. Boston: Shambala, 2005 ; Amin Malouf. Léon l’Africain. Paris: J.C. Lattès, 1986.

Atelier (Québec) (détail), décembre 2020. Documents de recherche.

Carte géographique tracée à main levée de la médina de Marrakech, vers 1920. Collection de la Bibliothèque de l’Université Cadi Ayyad, Marrakech. Le point de départ de la série Hommage aux mlouk.

Ligne 2 (de gauche à droite):

Atelier (Québec) (détail), octobre 2019. Zone de réflexion.
En avant plan : Épistolaire (vue extérieure), 2019-en cours. De l’inventaire Correspondances intimes.
Extérieur: boîte à clés (bois et métal), monture de fiole à parfum (bronze doré), plumes d’oiseaux, plume fontaine (Celluloïd, or), éventail (papier, métal). Intérieur: carte peinte vierge (acrylique et papier de bricolage sur papier de bricolage sur Arches), crochets et clés (métaux), tondo miniature (moulure de bois dorée, reproduction d’un détail d’une veduta vénitienne), masque vénitien miniature (plâtre peint), palimpseste (washi et fil de lin), dictionnaire miniature français-grec moderne
41 x 22 x 12 cm (fermé), 41 x 28,5 x 21 (ouvert, à 120°)

Bovidé (Bull’s Eye) – memento mori, 1996/2017. Du projet Cabinet de curiosités. Une archéologie du soi. Photomontage numérique à partir d’une épreuve argentique d’un négatif 35 mm. 7,2 x 8,1 cm