
Bio
Danielle Boutet est artiste et chercheure en recherche-création. Elle est professeure en étude des pratiques (artistiques, psychosociales) à l’Université du Québec à Rimouski.
Démarche
Avec le recul, je comprends maintenant à quel point mon parcours artistique a été transdisciplinaire et multidimensionnel. Transdisciplinaire, d’abord, parce que j’ai travaillé, tour à tour et aller-retour, avec la musique, l’art matériel (un mot que je préfère pour moi à « art visuel ») et l’écriture – ce qui a donné un parcours en apparence erratique, mais qui témoigne de ma vision de l’art comme un grand domaine unifié où tous ces projets dans des médiums différents ne sont que des manifestations distinctes d’une même quête.
Multidimensionnel ensuite, parce que j’ai travaillé à différents niveaux : création, enseignement de l’art et conception de programmes en art, recherche-création, recherche méthodologique et épistémologique sur la recherche-création, réflexion sur l’art, expérience spirituelle… Autant de manières d’être artiste et d’actualiser mon rapport à l’art – ce rapport à l’art qui, à son tour, est le médiateur de mon rapport au monde, à la nature et à l’invisible.
Ma recherche est une quête d’intensité existentielle, de sens et de compréhension. Je crée pour voir, pour sentir, pour toucher à ces dimensions ineffables qui constituent le tissu invisible de la tapisserie cosmique. Je crée pour vivre les choses, être en relation. Mon travail dans les arts a tout à voir avec le fait de mon incarnation – pur esprit, je n’aurais pas besoin d’art. L’art est ma manière de m’incarner et de participer au monde.
Je crée pour vivre les choses, être en relation.
J’ai aussi un projet de partage. Mais l’autre, pour moi, n’est pas un public – c’est une amie ou une étudiante. Ce que je veux partager, donc, c’est cette manière d’être au monde et de vivre la vie. J’ai compris que ces visions, ces expériences intimes, ces émotions que je vis dans l’art et qui constituent l’essence de qui je suis, tout cela a à faire avec une pratique de soi, une façon d’augmenter la qualité de la vie; et j’ai réalisé que cette augmentation de la qualité de la vie est un besoin universel. Alors en cohérence avec la société où je suis née et l’époque où je vis, mon partage est un partage réflexif : mon projet n’est pas d’enseigner l’art que je fais, mais d’enseigner à chacun à trouver son propre rapport à l’art.




