Suzanne Boisvert

Photo de Suzanne Boisvert, artiste transdiciplinaire.

Bio

Suzanne Boisvert est une artiste transdisciplinaire œuvrant en art communautaire depuis 1996. Elle est également chargée de cours à l’UQAR.

Démarche

La voix du cœur

Quel autre chemin chercher lorsque je le perds ou lorsque mes pas s’y engagent ? C’est là ma grande question; l’histoire de toute une vie.

Être présente, c’est forcément être avec. Avec ce qui est là, ce qui se donne, ce qui se cache. Avec ce qui se révèle au gré de la danse ou du silence des corps. Être, c’est créer de la présence en se connectant au plus-grand-que-soi. Créer avec le flux sanguin, l’enveloppe de peau, les alvéoles pulmonaires, les cosmologies cérébrales, les membres endoloris par l’âge, les odeurs de fleurs et de ruelles, les sensations de la nuit, les gestes qui rejoignent, qui touchent pour s’agrandir, pour accueillir, pour être touchée. Créer avec la nature puisque je suis hologramme de cette nature, parfaite et si savante que des milliers de générations tentent de décrypter et d’honorer ses savoirs.

Créer avec, c’est créer non pas virtualité mais réalité, augmentée par la synergie de l’autre : l’autre-moi, l’autre-en-moi, l’autre-que-moi. En développant vers l’infini une pratique relationnelle, intime, d’un cœur à l’autre et en vivant cette pratique dans un groupe. Ce qui nous lie, nous rassemble, nous travaille, c’est la quête de ce que nous ne savons pas encore. Une individualité historiée et réfléchissante qui nourrit la communauté. Ce qui est visé, c’est l’émancipation, par la désaliénation des construits et des conditionnements. C’est apprendre à mieux voir en multipliant, en tressant les points de vue et en créant avec des points de vie singuliers.

Ce qui nous lie, nous rassemble, nous travaille, c’est la quête de ce que nous ne savons pas encore.

L’art est une expérience. Vivre est une expérience. Ce que nous vivons ici est ce que nous cherchons à atteindre. L’art au début, l’art au milieu, l’art à la fin. La bienveillance au début, la bienveillance au milieu, la bienveillance à la fin. Le désir au début, le désir au milieu, le désir à la fin.

Je suis pèlerin ou poète selon les contextes. Parfois, c’est par le geste-prière, le recueillement, que l’entrave se dissout. Parfois, c’est par la parole forte des images et des histoires que se ranime ce qui semblait éteint.

Mais c’est toujours dans un esprit, un espace consacré par la présence.

Toujours avec.